Figures de l’informatique

François-Henri Raymond

François-Henri Raymond

François-Henri Raymond
(1914-2000)

François-Henri Raymond est un ingénieur français qui a joué un rôle déterminant dans le développement de l'informatique et de l'industrie des ordinateurs en France.

Principales contributions

  • Création de la Société d'Électronique appliquée à l'Automatisme (SEA), qui développera plusieurs ordinateurs innovants, dont le CAB 500, qui préfigure les ordinateurs personnels.
  • Activité d'expertise et de conseil auprès des instances politiques françaises, notamment dans le cadre du plan calcul. Ses recommandations pertinentes ne seront malheureusement pas suivies, mais il aura une influence durable sur la pensée informatique en France.

 

 

 

OME P2

Le calculateur analogique
OME P2 de la SEA
(coll. Aconit)

Repères Chronologiques

  • 1914 : Naissance de François-Henri Raymond.
  • 1937 : Raymond obtient un diplôme d'ingénieur de l'École Supérieure d'Électricité.
  • 1938-40 : Service militaire dans la Marine.
  • 1945 : Raymond entre chez GSP, fabricant français de machines-outils, à Courbevoie. Parallèlement, il est conseiller scientifique chez Sadir-Carpentier, une entreprise d'électronique.
  • 1946 : Mission aux USA pour le compte de Sadir-Carpentier. Il rencontre divers acteurs de l'informatique naissante, dont Howard Aiken à Harvard, et se procure le rapport de von Neumann sur l'EDVAC. Rentré en France, il tente de créer une activité informatique chez Sadir-Carpentier mais n'est pas entendu.
  • 1947 : De retour chez GSP, Raymond convainc son actionnaire principal, Gaz et Eaux, d'investir dans une société nouvelle créée par lui. Ce sera la Société d'Électronique appliquée à l'Automatisme (SEA), dont il restera directeur général jusqu'en 1966.
  • 1950 : La SEA réalise un calculateur analogique, l'OME 12. Elle construira d'autres machines analogiques ou hybrides spécialisées, pour l'industrie aéronautique et pour celle de l'armement.
  • 1951 : La SEA lance le projet d'un ordinateur électronique, le CUBA (Calculatrice Universelle Binaire de l'Armement). Ce projet aboutira en 1956. CUBA sera l'une des premières machines utilisant une mémoire à tores de ferrite.
  • 1951-1956 : La SEA réalise plusieurs machines inspirées de l'EDSAC : la CAB 1011 (premier ordinateur de construction française), la CAB 2022. Ces machines sont réalisées à quelques exemplaires seulement, mais permettent à l'entreprise de renforcer sa compétence.
  • 1956 : La SEA lance l'étude de la CAB 500, petite machine scientifique. Livrée à partir de 1961, elle rencontra un grand succès, notamment grâce à un langage de programmation simple appelé PAF (Programmation Automatique de Formules).
  • 1957-1964 : La SEA réalise plusieurs machines de la série CAB, avec des succès divers, ainsi qu'un calculateur pour la simulation, Dorothée, destinée à un établissement militaire. Un calculateur de contrôle de procédés, le CINA, sera construit à 4 exemplaires.
  • 1965 : La SEA réalise des machines  pour les applications de gestion, les SEA 3900 et 4000. Les plans pour un successeur de la CAB 500, la CAB 1500, ne seront pas réalisés.
  • 1966 : Dans le cadre du plan calcul, la SEA est incitée par l'État à une collaboration avec Bull, qui échouera. Finalement, la SEA fusionnera avec la CAE, autre constructeur d'ordinateurs, pour former la Compagnie Internationale pour l'Informatique (CII). En désaccord avec les orientations du plan calcul, Raymond démissionne de son poste.
  • 1967 : Raymond devient professeur d'informatique au Conservatoire National des Arts et Métiers. Il y restera jusqu'en 1979 et publiera plusieurs ouvrages issus de son enseignement.
  • 1968 : Après un bref passage à l'IRIA, où il essaie sans succès de lancer un programme de recherche en architecture d'ordinateurs, Raymond est conseiller scientifique chez Thomson. Mais cette société manifeste peu d'intérêt pour l'informatique.
  • 2000 : Mort de François-Henri Raymond.

La SEA n'aura pas réussi à transformer sa remarquable inventivité et sa grande compétence technique en un ample succès commercial. Voir l'histoire de la SEA vue par François-Henri Raymond.