Histoire des machines

Les calculateurs mécaniques


Les débuts du calcul mécanique numérique sont lents : entre le boulier (apparu dans l’antiquité, dans divers pays), et les bâtons de Napier, ou Neper (1617), on n’enregistre pas de progrès décisif. Mais le 17ème siècle voit la naissance des calculateurs mécaniques : Schickard (1623) et Pascal (1642) conçoivent des machines pouvant  réaliser les additions et les soustractions. La machine de Leibniz (1694), qui étend celle de Pascal, est en outre capable de faire les multiplications et les divisions. À la même époque, le calcul analogique progresse avec l’invention de la règle à calcul.

La machine de Leibniz est à l’origine de l’industrie des calculatrices mécaniques, puis électromécaniques, qui sera active jusqu’à la fin du 20ème siècle.

Dans le courant du 18ème siècle, plusieurs calculateurs mécaniques sont construits, inspirés de ceux de Pascal et de Leibniz, mais ils ne dépassent pas le stade de prototypes. En 1820, Thomas de Colmar construit l’arithmomètre, qui marque le début du développement de l’industrie des calculatrices mécaniques. En 1873, Odhner remplace le cylindre de Leibniz par un mécanisme équivalent, plus léger, et ce principe est utilisé par de nombreuses réalisations industrielles. Au début du 20ème siècle, la manivelle qui actionne la machine est remplacée par un moteur électrique et l’interface s’améliore avec le clavier à touches. Puis apparaissent les imprimantes intégrées. Les calculatrices mécaniques sont produites à des millions d’exemplaires dans le courant du 20ème siècle.

L’apparition, dans les années 1950, des premiers ordinateurs, marque le début du déclin des  calculatrices mécaniques et électromécaniques, qui ont pratiquement disparu dans les années 1970. Les calculettes (calculatrices miniaturisées électroniques, à base de microprocesseurs) prendront ensuite la relève. Il existe encore un marché pour des calculatrices électroniques de bureau, en particulier pour celles spécialisées dans un domaine particulier (par exemple calculatrices financières).

En marge de ces développements, Charles Babbage conçoit entre 1820 et 1850 des machines mécaniques révolutionnaires, la machine à différences et la machine analytique. Cette dernière, capable en théorie d’exécuter tout algorithme, préfigure l’ordinateur. Mais ces machines, très en avance sur leur époque, resteront à l’état de plans et ne connaîtront que des réalisations très partielles.