Histoire des machines

Après la sortie des premiers ordinateurs commerciaux au début de l’année 1951, de très nombreuses machines apparaissent sur le marché. Les acteurs industriels de cette époque viennent de trois origines (voir le détail dans le parcours “Industrie de l’Informatique) :

• Des entreprises d'équipement électrique et électronique, qui se convertissent progressivement à l'informatique  entre 1951 et 1960: c'est le cas de Burroughs, General Electric, Hewlett-Packard, Honeywell, NCR, RCA. aux États-Unis ; CAE, SEA (qui fusionneront plus tard pour former la CII), Elliott, English Electric, Ferranti, Olivetti en Europe, Fujitsu et ETL au Japon. Certaines d'entre elles (Burroughs, NCR, Olivetti) avaient déjà une longue expérience dans le domaine des calculateurs de bureau et machines comptables.
• Des grands acteurs de la mécanographie, comme Bull, ICT et IBM, qui entament une transition vers l’informatique, avec des machines hybrides entre tabulatrices et calculateurs : l’IBM 604 (1948) et le Gamma 3 de Bull (1951), avant les premiers “vrais” ordinateurs (IBM 701 et Bull Gamma ET).
• Des entreprises nouvelles, spécifiquement créées pour construire des ordinateurs. L’ancêtre historique est l'Eckert-Mauchly Computer Corporation, rapidement absorbée, sous le nom d’UNIVAC, par Remington Rand, puis Sperry Rand. Suivront aux États-Unis Digital Equipment Corporation (DEC), Control Data Corporation (CDC) ;  en Europe, Nixdorf, Regnecentralen.

Étant donné le niveau croissant d’investissement que représente le développement d’un ordinateur, peu d'universités se lancent dans l’exploration  de nouvelles architectures d’ordinateurs à partir des années 1950. Les quelques unes qui le font s'associent souvent à des partenaires industriels (Manchester avec Ferranti et Plessey, le MIT avec General Electric et les Bell Labs, Illinois avec Burroughs et Texas Instruments). La quasi-totalité des machines nouvelles sont développées dans l'industrie.

Les années 1950-75 sont une période d'activité foisonnante, où de nombreuses pistes sont explorées. Cette période est marquée par plusieurs ruptures technologiques :

• le passage des tubes à vide aux transistors, puis le début de l'avènement des circuits intégrés.
• la transformation des mémoires : des lignes à retard et tubes cathodiques aux tores de ferrite, et des tambours aux disques magnétiques.
• l'usage généralisé de la microprogrammation pour la conception des processeurs.
• l’apparition des premières machines parallèles.

On utilise souvent la notion de "génération" d'ordinateurs pour marquer les progrès ainsi réalisés. Mais cette notion, introduite largement pour des besoins de marketing, est peu rigoureuse et nous ne l’utilisons pas.