Histoire des machines

Autres machines (1)


Whirlwind. Le calculateur Whirlwind fut conçu et réalisé au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à partir de 1946, sous la direction de Jay Forrester, assisté de Robert Everett. Il entra en service en avril 1951 et fonctionna jusqu'en 1959. Il utilisait 12 500 tubes électroniques. La taille du mot de mémoire était de 16 bits ; les instructions étaient à une adresse (11 bits d'adresse, 5 bits de code opération).

Le projet Whirlwind apporta trois contributions majeures :

  • Un processeur comportant 16 unités arithmétiques sur un bit, fonctionnant en parallèle (les processeurs de l'époque opéraient sur les bits en série).
  • La première mémoire à tores de ferrite. Initialement, le MIT avait tenté de développer sa propre technologie de stockage sur  écran cathodique (concurrente du tube Williams), mais ce choix se révéla malheureux. La première mémoire à tores de ferrite, comportant 1024 mots de 16 bits, fut installée en 1953.
  • L'usage d'un terminal vidéo pour l'affichage de données en temps réel.

Le Whirlwind Le Whirlwind fut initialement financé par la marine américaine, mais celle-ci se désintéressa du projet avant sa fin. Il fut repris pour le projet SAGE (Semi-Automatic Ground Environment), un système de défense aérienne utilisant un réseau de radars. Le Whirlwind fut utilisé dans la première phase du projet pour  évaluer sa faisabilité. Un ordinateur spécialisé, utilisant l'expérience du Whirlwind, l'AN/FSQ-7, fut ensuite construit par IBM.


SEAC. En 1947, le service du recensement des États-Unis (U.S. Bureau of Census) décida de s'équiper d'un calculateur électronique et fit appel à l'Eckert-Mauchly Computer Corporation (EMCC). Le National Bureau of Standards (NBS) fut chargé de la supervision technique de cette commande (ainsi que de deux autres, issues de l'armée de l'air pour des appplications de recherche opérationnelle).

En 1948, il apparut que la machine (l'Univac) ne pourrait être livrée dans les délais annoncés, en raison de difficultés techniques imprévues. Le NBS décida alors de lancer la construction d'un calculateur "intérimaire". Celui-ci, le SEAC (Standards Eastern Automatic Computer) put fonctionner en mai 1950, à temps pour le dépouillement du recensement de 1950. Il fut également utilisé pour des travaux internes au NBS, notamment la réalisation de tables de fonctions. L'Univac, quant à lui, fut livré en 1951.

SEACLe SEAC comportait 12 000 diodes et plus de 1 000 tubes à vide. Sa mémoire de 3 072 octets, à base de lignes à retard au mercure, était complétée par des mémoires externes utilisant des cartouches de fil magnétique, qui équipaient alors les dictaphones. Elle fut plus tard remplacée par une mémoire électrostatique rapide.

Bien qu'initialement prévu pour un usage transitoire, le SEAC fonctionna pendant 14 ans, et servit notamment pour des travaux de gestion et pour le traitement d'images.