Histoire des machines

La machine de l’IAS

Le calculateur électronique de l’IAS (Institute of Advanced Studies) fut réalisé à Princeton entre 1946 et 1951 à l’initiative de John von Neumann, sous la direction technique de Julian Bigelow. Il resta en service jusqu’en 1958. Cette machine n’avait pas de nom spécifique et reste désignée comme la “machine IAS”.
Sur la photo ci-contre, prise devant la machine, on voit de gauche à droite : Julian Bigelow, Herman Goldstine, Robert Oppenheimer et John von Neumann.


L’IAS est une des premières machines à programme enregistré (l’EDSAC et la Manchester Mark-1 la précèdent de deux ans) ; elle est à peu près contemporaine de l’EDVAC et de l’UNIVAC-1, héritières comme elle de l’ENIAC. Elle comportait 2 300 tubes électroniques, et la mémoire était réalisée au moyen de tubes Williams (ce sont les cylindres visibles au bas de la photo). Cette mémoire contenait 1 024 mots de 40 bits, chaque mot pouvant contenir deux instructions de 20 bits ou des données. Le temps d'exécution de l’addition entière était de 62 microsecondes ; celui de la multiplication, de 713 microsecondes. Ces performances étaient bonnes pour l’époque.

La conception de la machine IAS, dont les principes furent largement diffusés,  eut une forte influence sur celle de nombreuses machines ultérieures, notamment l’IBM 701, premier ordinateur d’IBM produit en moyenne série.