Histoire des machines

Le Harvard Mark-1

Harvard Mark-1

Howard Aiken
(1900-1973)


En 1937-38, Howard Aiken, qui prépare une thèse de physique à Harvard, conçoit l’idée d’un calculateur pour faciliter la résolution des équations différentielles qu’il rencontre dans son travail. Il trouve une inspiration dans la machine analytique de Babbage. Conscient de l'ampleur du projet, il cherche à s’associer à un partenaire industriel. Ayant échoué à convaincre la société Monroe (fabricant de calculatrices électromécaniques), il obtient l’accord d’IBM, alors acteur majeur de la mécanographie. La construction de la machine, selon les plans et sous la supervision d’Aiken, est menée de 1939 à 1944 dans une usine d’IBM.

La machine, appelée IBM Automatic Sequence Controlled Calculator (ASCC), est transportée en 1944 à Harvard, où elle prend le nom de Harvard Mark-1. Utilisée par la marine américaine (Grace Hopper fut l’un de ses premiers programmeurs), elle fut transférée dans un établissement de la marine en 1946. IBM rompit avec Aiken, estimant n’avoir eu aucune reconnaissance de sa part, et construisit une machine dérivée de l’ASCC, l’IBM Selective Sequence Electronic Calculator (SSEC). Aiken, de son côté, construisit les machines Harvard Mark-II, Mark-III et Mark-IV, cette dernière (1952) étant électronique, mais toujours à programme externe.

On considère que la contribution la plus durable d’Aiken fut la création d’un département d’informatique à Harvard, l’un des premiers au monde, où furent formés de nombreux acteurs des débuts de l’informatique.


Harvard Mark-1 Le Mark-1 (vue partielle ci-contre) était un calculateur électromécanique utilisant des relais, essentiellement destiné au calcul scientifique.  Il avait 72 accumulateurs permettant l’addition et la soustraction. La multiplication et la division étaient réalisées par des unités séparées. Les nombres étaient représentés en décimal (23 chiffres) et virgule fixe. Le programme était lu sur un ruban perforé et permettait d’enchaîner des instructions (à deux adresses). Il n’y avait pas d’instruction de branchement ; les boucles étaient réalisées par bouclage physique du ruban. Les données (60 positions) étaient entrées au moyen de clés. Les organes de sortie étaient un perforateur de cartes et des télétypes.

N’utilisant pas de composants électroniques, la machine était lente (addition : 0,3 s., multiplication : 6 s.), mais fiable.