L’informatique à Grenoble

Au milieu des années 1960, l'informatisation des entreprises progresse rapidement. C'est aussi le début de l'industrie des services en informatique. Il y a donc une forte demande de personnel qualifié, alors que la formation est encore peu développée.

C'est pour répondre à cette demande que sont créées en 1966 deux formations originales à vocation professionnelle : les Instituts de programmation de Paris et de Grenoble. Il s'agit d'un cursus en deux ans, accueillant des étudiants sortis du premier cycle (bac+2), avec sélection des candidatures, et conduisant aux diplômes de Programmeur d'études (première année) et Programmeur expert en systèmes informatiques (deuxième année). Ces diplômes seront rapidement connus et appréciés sur le marché de l'emploi. L'Institut de programmation de Grenoble, initialement dirigé par Noël Gastinel, fonctionnera avec succès jusqu'en 1984, date à laquelle il sera transformé en Maîtrise de sciences et techniques (MST), sans changer de mode de fonctionnement. En 2001, cette MST laissera la place à une formation d'ingénieurs dans le cadre du réseau Polytech.

Alors que les Instituts de programmation sont orientés vers la technique, un autre cursus, celui-ci associant informatique, économie et gestion, est créé au plan national au début des années 1970 : la maîtrise MIAGE (Méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises). La MIAGE de Grenoble, initialement dirigée par Claude Delobel, ouvre en 1972 et fonctionne toujours aujourd'hui.

Les Instituts Universitaires de Technologie, ou IUT (formation professionnelle en deux ans, post-baccalauréat) sont mis en place en 1966. L'IUT de Grenoble comporte un département d'informatique, créé et initialement dirigé par Louis Bolliet. En 1970, lors de la création des nouveaux établissements issus de l'université de Grenoble, l'IUT abritant ce département sera rattaché à l'université de sciences sociales (aujourd'hui université Pierre Mendès France), les autres formations universitaires en informatique étant à l'université scientifique, technologique et médicale (aujourd'hui université Joseph Fourier).

L'ENSIMAG (créée en 1960) poursuit son développement au sein de l'IPG (devenu en 1969 Institut national polytechnique de Grenoble, aujourd'hui Grenoble INP). Les promotions passent de 40 élèves en 1965 à 60 en 1972, pour atteidre 120 en 1980. Jusque vers 1975, une partie des cours sont encore communs avec ceux de la Maîtrise d'informatique. La croissance des effectifs conduit ensuite à séparer les deux formations.

En résumé, en 1975, Grenoble affiche une gamme complète de formations en informatique, tant fondamentales (maîtrise, 3ème cycle) que professionnelles (techniciens et techniciens supérieurs, ingénieurs), répartie sur trois établissements. Mise en place au gré de réformes successives et au prix d'un gros effort de la part d'un personnel encore peu nombreux, cette organisation est complexe et sans doute pas optimale du point de vue de la lisibilité et de l'usage des moyens, mais elle répond globalement aux besoins. Elle s'appuie sur le fonds commun de compétences et de connaissances développé au sein de l'IMAG.

Voir les développements ultérieurs de la formation en informatique.