L’informatique à Grenoble
La ZIRST et les "start-ups"
Dès 1969, dans le cadre de la préparation du 6ème plan, se dégage à Grenoble l'idée d'un parc d'activité spécialisé dans les domaines scientifique et technique. Les universités et centres de recherche (notamment le CEA), la Chambre de Commerce et d'Industrie, l'Agence d'urbanisme et les collectivités locales créent alors une association pour promouvoir ce projet. Celle-ci en élabore les principes directeurs :
- un comité d'agrément sélectionne les entreprises voulant s'implanter sur le site,
- des bâtiments locatifs accueillent des entreprises en création,
- des services communs (comme la restauration ou les transports) sont mis en place,
- le paysage préexistant est préservé et la zone s'intègre dans la vie des environs.
La sélection des entreprises vise à préserver la fonction du parc comme pépinière d'innovation, en liaison avec l'environnement scientifique et universitaire. Les sociétés retenues doivent avoir un caractère hautement technologique, ou (dans la limite de 30%) fournir des services aux entreprises (comptabilité, logistique, etc.).
Le rôle des collectivités locales est déterminant dans la création de ce parc, initialement appelé ZIRST (Zone pour l'Innovation et les Réalisations Scientifiques et Techniques). Le département a notamment pris en charge l'acquisition des terrains. Initialement localisée à Meylan, la ZIRST s'est étendue à Montbonnot au début des années 1990 et a pris en 2005 le nom d'Inovallée.
La ZIRST est créée en 1972 et commence dès lors à accueillir ses premières entreprises, antennes de groupes existants (Merlin Gerin) ou entreprises nouvelles. Une étape importante est franchie en 1979 avec l'implantation d'un laboratoire du CNET (Centre National d'Études des Télécommunications), le centre Norbert Ségard, dont la vocation initiale est le développement d'une filière de circuits intégrés. En 1980, la ZIRST compte 58 entreprises totalisant plus de 2 000 personnes.
Mais l'image de la ZIRST est avant tout celle des "start-up", petites entreprises innovantes souvent issues du milieu de la recherche (comme ITMI en 1982, Getris Images en 1985, etc.). Les restructurations dans l'industrie des ordinateurs (la création de la SEMS en 1976 et sa réabsorption dans Bull en 1982) provoquent le départ d'ingénieurs qui vont alimenter la ZIRST, par la création d'entreprises nouvelles ou de départements dans des sociétés existantes (SEMA, CERCI). C'est ainsi que seront créées Option puis X-Com, Influx, IF, CEFTI, et plus tard Aptor/Apsis, Télématique, Cybersys, etc. Mais aucune de ces entreprises ne donnera lieu à un développement industriel propre de grande ampleur, certaines étant absorbées par de grands groupes, d'autres se spécialisant dans la réalisation de modèles ou de prototypes qui seront industrialisés ailleurs.
La ZIRST n'est toutefois pas le lieu unique de la création de nouvelles entreprises et centres de recherche. Les autres pôles principaux sont d'une part la zone du domaine universitaire, et d'autre part la "presqu'île", lieu d'implantation du CEA et, depuis 2006, de Minatec, centre dédié aux micro- et nano-technologies.
Voir les développements ultérieurs.