L’informatique à Grenoble

L'IMAG (Institut de Mathématiques Appliquées de Grenoble) est le nom que prend en 1964 le Laboratoire de Calcul créé en 1951 par Jean Kuntzmann. Il devient en 1966 l'un des tout premiers laboratoires associés au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Sa spécificité, qui fait aussi sa force, est d'associer mathématiques appliquées et informatique.

En informatique, les thèmes initiaux de l'IMAG sont les langages de programmation et leur compilation, ainsi que l'algèbre de Boole. Le champ d'activité va rapidement s'étendre à la conception de circuits, à l'architecture des machines, aux systèmes d'exploitation, aux réseaux informatiques, aux bases de données, à l'informatique de gestion, au génie logiciel. D'autres thèmes seront abordés plus tard et seront la source d'avancées majeures : les systèmes de transition (initialement, les réseaux de Petri), et l'analyse statique des programmes. Ci-contre, l'organigramme de l'IMAG, vers 1968 (cliquer dessus pour une image plus grande). On notera que l'IMAG inclut des services d'exploitation (le centre interuniversitaire de calcul ne sera créé qu'en 1972).

En mathématiques appliquées se développent des recherches en analyse numérique, particulièrement dans les domaines des systèmes linéaires et de l'approximation. Viendront ensuite le calcul des probabilités et les statistiques, l'optimisation combinatoire et les graphes, et la recherche opérationnelle. Enfin, sous l'impulsion de Jean Kuntzmann, va démarrer plus tard une activité autour de la didactique des mathématiques et de l'informatique.

Notons qu'à cette époque les activités liées à la traduction automatique ne sont pas formellement sous l'égide de l'IMAG, mais relèvent d'un autre laboratoire, initialement le CETA (Centre d'Études pour la Traduction Automatique, laboratoire propre du CNRS), puis, à partir de 1971, le GETA (Groupe d'Études pour la Traduction Automatique, laboratoire associé).

Outre l'association entre mathématiques appliquées et informatique, une autre spécificité de l'IMAG, héritée du Laboratoire de Calcul, est son ouverture aux collaborations industrielles. C'est ainsi que seront successivement créés deux "centres scientifiques", le premier avec IBM, le second avec la CII.

L'IMAG constitue enfin la base de connaissances et de compétences sur laquelle s'appuie une gamme complète de formations en informatique créées au cours de cette période.

À la fin des années 1970, l'IMAG traverse des années difficiles. Le bilan de cette période comporte néanmoins de belles avancées scientifiques et industrielles.