L’informatique à Grenoble

Avatars de l'IMAG


Au début des années 1980, l'IMAG traverse une crise de croissance. Son organisation légère et informelle, bien adaptée à sa taille initiale, ne fonctionne plus pour un ensemble comportant plus de 400 personnes. En 1983, sous la pression du CNRS dont il est laboratoire associé, l'IMAG se réorganise en six laboratoires thématiques.

  • Artemis : modélisation, conception assistée par ordinateur (CAO) de circuits, graphique, recherche opérationnelle.
  • GETA : traitement automatique des langues naturelles, traduction assistée par ordinateur.
  • LGI (Laboratoire de génie informatique) : architecture de machines et de systèmes, réseaux, systèmes embarqués, communication homme-machine, génie logiciel, bases de données et recherche d'information, systèmes d'information.
  • LIFIA (Laboratoire d'informatique fondamentale et d'intelligence artificielle) : intelligence artificielle, robotique et vision, spécification et preuves de programmes, aide à la création artistique.
  • LSD (Laboratoire de structures discrètes et didactique) : graphes et combinatoire, complexité algorithmique ; didactique des mathématiques et de l'informatique.
  • TIM3 : conception de circuits, architecture de machines, algorithmique parallèle et calcul formel, analyse numérique, modélisation stochastique, images, microscopie quantitative, informatique biomédicale.

logo IMAGChacun de ces laboratoires est individuellement associé au CNRS. S'y ajoute une petite équipe indépendante rattachée à l'INPG, CSI (Conception de systèmes intégrés).

Imposé de l'extérieur, sans réflexion approfondie, ce découpage n'est pas toujours logique : ainsi la recherche opérationnelle est séparée des graphes, la conception de circuits, comme le traitement d'images, est à cheval sur trois laboratoires, TIM3 manque de cohérence thématique...

Le logo IMAG, conçu à cette époque, symbolise les six laboratoires (il subsistera tel quel quand ce nombre changera). Chacun des laboratoires en fera la base de son logo propre. Mais de fait, le sigle IMAG ne recouvre plus que les services communs : bibliothèque, support informatique, reprographie.


À partir de 1985, sous l'impulsion de Jean-Pierre Verjus, une action volontariste est entreprise pour redonner un sens et un contenu scientifique au nom "IMAG", dont l'image historique reste forte. Ainsi, les "projets IMAG" visent à identifier des actions thématiques à forte visibilité, qui bénéficient de moyens issus du budget de la communauté. Cette action aboutira, en 1988-89, à une nouvelle réorganisation.

  • D'une part, les contours des laboratoires sont redéfinis : deux nouveaux laboratoires se détachent de TIM3 : le LMC (Laboratoire de modélisation et de calcul, regroupant analyse numérique et statistiques) et TIMC (informatique médicale, application à la biologie). Restent dans TIM3 les activités de conception de circuits et d'architecture de machines. En 1994, TIM3 prendra le nom de TIMA, et intégrera une activité de service créée en 1981, CMP (Circuits multi-projets : réalisation à la demande de circuits intégrés prototypes).
  • D'autre part et surtout, l'IMAG retrouve un contenu scientifique, sous la forme d'une fédération de recherche (organisation définie par le CNRS) regroupant la nouvelle configuration de laboratoires. Dotée de moyens incitatifs, cette structure fédérale peut définir et appliquer une politique de recherche commune et assurer une bonne visibilité et un point d'entrée unique pour l'ensemble de la communauté d'informatique et mathématiques appliquées.

La période 1990-92 sera marquée par la création de deux unités mixtes de recherche, Bull-IMAG et Verimag, et par l'implantation à Grenoble d'une nouvelle unité de recherche de l'INRIA. Ces événements influeront sur la réorganisation suivante de la fédération IMAG, qui aura lieu en 1995.