L’informatique à Grenoble

Dans les années 1990, l'IMAG expérimente une nouvelle forme de collaboration avec l'industrie : les unités mixtes de recherche, laboratoire communs associant des chercheurs de l'université ou du CNRS à des ingénieurs d'une entreprise, avec  l'objectif de créer et d'expérimenter des systèmes innovants, en vue d'un éventuel transfert.

En 1990 est créée la première unité mixte, Bull-IMAG. Le personnel Bull est celui du centre scientifique Bull, et les chercheurs viennent du Laboratoire de génie informatique de l'IMAG. Cette unité mixte, dirigée par  Roland Balter, mène des recherches en systèmes et bases données répartis. Elle développera notamment un environnement de programmation réparti, Guide, ainsi que des outils avancés de gestion de documents numériques. Elle contribuera à la diffusion des connaissances dans le domaine des systèmes répartis par l'organisation de plusieurs écoles nationales et internationales.

En 1993 est créée l'unité mixte Verimag, qui associe des chercheurs issus d'une équipe du Laboratoire de génie informatique de l'IMAG et des ingénieurs de la société Verilog, spécialisée dans l'ingénierie des systèmes en temps réel. Ses thèmes de recherche couvrent la spécification et la vérification de logiciel, les systèmes réactifs, les systèmes hybrides. Dirigée par Joseph Sifakis, cette unité mixte contribuera à des avancées importantes en modélisation et vérification des systèmes embarqués, qui donneront lieu à des outils industriels largement utilisés.

En 1995 est créé un laboratoire commun associant une équipe du laboratoire IMAG-LSR (Logiciel, systèmes, réseaux) et des ingénieurs de la société Dassault Systèmes (DS). L'objectif est de transférer vers le logiciel de CAO Catia de DS les résultats et le savoir-faire acquis sur Adèle, système de gestion de versions de logiciel développé à l'IMAG sous la direction de Jacky Estublier et dont Dassault Systèmes a acquis la licence. Ce laboratoire, qui fonctionnera jusqu'en 2001, n' a pas le statut d'unité mixte.

Au terme de leur mandat initial de quatre ans, le CNRS ne souhaitera pas renouveler l'expérience des deux unités mixtes, malgré les résultats encourageants obtenus. Verimag poursuivra son existence comme laboratoire autonome sous la tutelle du CNRS et des universités (INPG et UJF). Les projets lancés dans Bull-IMAG se poursuivront dans un consortium Bull-INRIA appelé Dyade, et aboutiront plus tard à la création de deux entreprises : Kelkoo (qui sera rachetée par Yahoo!) et Scalagent Technologies.