L’informatique à Grenoble

La micro-électronique


En 1980, l'industrie française des circuits intégrés est dispersée entre plusieurs entreprises de taille sous-critique : EFCIS (filière industrielle du LETI), Sescosem (Thomson Semiconducteurs) à Aix-en-Provence et à Grenoble, où le CNET vient de lancer son propre centre de recherches, Matra-Harris à Nantes, Eurotechnique (Saint Gobain-National Semiconductors) à Rousset. La période qui s'ouvre est celle de la recomposition et de l’intégration.

Gaufre de silicium En 1985, Thomson Semiconducteurs rachète Eurotechnique, et s'allie avec EFCIS. Mais la taille de cet ensemble reste insuffisante. En 1987, il fusionne avec le constructeur italien SGS Microelettronica, créant SGS Thomson. À partir de 1989, cette entreprise participe au programme européen Eurêka de soutien technologique JESSI (Joint European Submicron Silicon Initiative) et lance la construction d'une unité de production à Crolles (à l'est de Grenoble), qui sera inaugurée en 1993 (ci-contre, circuits sur gaufres fabriqués à Crolles).

SGS Thomson élargit sa dimension européenne avec le rachat du britannique Inmos (créateur du transputer) en 1989 et la signature d'un accord de partenariat avec Philips Semiconductors en 1991.

Du côté de la recherche amont, le CNET signe un accord avec le LETI en décembre 1990 pour coordonner les recherches dans le cadre d'un groupement d'intérêt économique, le GRESSI (Grenoble Submicronique Silicium). Les résultats de ces recherches vont alimenter SGS Thomson. Le CNET se retirera du domaine des composants à partir de 1997, pour se concentrer sur les logiciels et les services.

En 1994, SGS Thomson s'étend hors de l'Europe en rachetant des activités de la société canadienne Nortel Networks. Il sera dès lors un des grands acteurs mondiaux du domaine, devenant STMicroelectronics en 1998 et poursuivant sa croissance dans les années 2 000.